À ses débuts, l’e-cig était considérée comme un produit de second plan dans les bureaux de tabac. Actuellement, le marché de la cigarette électronique connaît une croissance sans précédent avec plus de 2 000 points de vente rien qu’en France. Le nombre de consommateurs ne cesse d’augmenter parce que ceux-ci y trouvent une porte de sortie tabagique. Vapoter est devenu une pratique tendance, mais est-ce suffisant pour la qualifier d’un simple effet de mode ? Focus !
L’ampleur de la vape
La cigarette électronique qui autrefois passait pour un matériel sans importance est désormais aperçue partout dans chaque rue. Elle a pris une telle ampleur que les coins vapoteurs ont remplacé les coins fumeurs configurés habituellement dans les bars. Elle attire une variété de profils, des vapoteurs et des vapoteuses de tous âges et toutes catégories sociales confondus (bien évidemment sans tenir compte des mineurs). La vape est apparue pour faciliter le processus de sevrage tabagique et cette principale vocation n’a pas changé.
Il y a des personnes (la grande majorité des vapoteurs) qui se tournent vers la cigarette électronique pour arrêter de fumer. Soit, elles comptent s’en servir pour au moins réduire considérablement leur consommation de tabac. Il faut toutefois préciser qu’il y a des consommateurs qui ont commencé à vapoter sans après avoir fumé. En effet, ceux-ci se sont adonnés à cette pratique après avoir uniquement essayé la cigarette électronique d’un ami. S’il faut le rappeler, la nicotine contenue dans le kit conduit rapidement et très facilement à la dépendance.
Elle augmente le taux de dopamine dans le corps et cela engendre une sensation d’euphorie qui retombe en peu de temps. Cela donne envie à la personne de reproduire l’expérience, donc le cercle vicieux de la dépendance se met en place. La cigarette électronique peut paraître à la mode du fait qu’elle a envahi la plupart des espaces publics. Elle peut même donner envie aux non-fumeurs avec ses saveurs attrayantes, son design continuellement amélioré et son marketing ciblé.
La mode de la puff auprès des ados
Auprès de la couche juvénile, les modes s’enchaînent, elles passent et se succèdent à la vitesse de la lumière. Les réseaux sociaux sont des canaux par lesquels les jeunes s’adonnent au test de produits comme les boissons exotiques à mâcher. Sur ces médias, les tendances naissent rapidement et parfois, elles disparaissent tout aussi rapidement qu’elles sont apparues. Quant à la puff, elle est devenue une mode chez les adolescents et a fait son entrée dans les collèges ainsi que les lycées.
C’est une tendance inquiétante qui a alerté des organismes spécialisés tels que l’Alliance contre le tabac (ACT). Il a dénoncé cette mode, car d’après les résultats d’une enquête en 2022, un jeune sur 10 reconnaît avoir une fois essayé la puff. Alors que l’accès à tout accessoire de vapotage, qu’il renferme de la nicotine ou pas, est rigoureusement interdit aux mineurs. Dès lors, la cigarette électronique considérée comme tendance chez les adolescents est un véritable problème.
Cela se justifie par le fait qu’ils arrivent toujours à se procurer le kit en passant par des marchands qui commercialisent généralement de la contrefaçon. Il serait bénéfique de mettre en place un programme de sensibilisation pour avertir le public sur la méconnaissance des bénéfices et des risques liés à son utilisation. L’usage de la cigarette électronique devrait également être réservé aux fumeurs qui sont motivés pour arrêter. Surtout s’ils n’ont pas eu des résultats positifs avec les moyens conventionnels d’aide à l’arrêt.
L’avenir de la vape
Pour de nombreux consommateurs, la cigarette électronique est et demeure une véritable aide pour l’arrêt tabagique. À titre d’illustration, la consommation de tabac des Américains a considérablement baissé depuis l’arrivée de la cigarette rechargeable en liquide nicotinique. C’est ce que confirment les résultats d’une enquête réalisée par un organisme fiable, Morgan Stanley Company Data. Cette prouesse est une première, car aucun moyen de sevrage tabagique n’avait auparavant engendré une telle réussite pour la santé publique.
Les États-Unis ont grandement profité de l’invention de la cigarette électronique pour aider plusieurs personnes à se sevrer du tabac. Si la vape est alors une mode, il faut la prendre comme une mode positive parce qu’un fumeur sur deux meurt du tabac. Cette tendance va donc permettre de limiter ce risque et par ricochet, de sauver des milliers, voire des millions de vies. Si la vape n’est plus à la mode, ce serait lorsque le tabac serait révolu. Un monde non-fumeurs dans lequel la cigarette électronique deviendrait un matériel obsolète évoquant de vieux souvenirs.